Des plaques de rue originales à Villeurbanne La Soie
Elles ont été installées cet été sur le secteur Villeurbanne La Soie… Réalisées par Vincent Broquaire en collaboration avec Art Entreprises, dans le cadre de la démarche artistique sur la ZAC Villeurbanne la Soie (voir + bas), elles visent à accompagner la transformation du quartier, en lui donnant une identité singulière. Rencontre avec l’artiste.
Qu’est ce qui a guidé votre travail ?
Mon point de départ, c’est le fil de soie, en écho à l’industrie textile qui a marqué l’histoire du territoire. Ces plaques de rue s’inscrivent dans une démarche plus globale, initiée alors que le secteur était encore en chantier, par la réalisation d’une grande fresque murale visible à la sortie du métro. L’objectif était alors d’emmener de la poésie et du décalage pour accompagner les constructions et déconstructions, en mettant en scène un ouvrier déplaçant des éléments de nature, sous la forme d’un grand mécanisme.
Ce fil d’Ariane s’est ensuite décliné sur les palissades de chantier, grâce à des kits modulables mis à disposition des promoteurs-constructeurs, composés de panneaux pouvant s’associer quel que soit le sens… Le fil crée alors un parcours, une histoire composée par les ouvriers installant les palissades.
Et pour cette nouvelle étape ?
L’idée était de proposer des installations pérennes qui ne soient pas juste là pour décorer mais qui aient aussi une fonction ! Avec l’objectif d’interpeler le passant, de le surprendre.
Si la couleur bleue caractéristique des plaques de rue a été conservée, chacune d’elles a ainsi une forme et une écriture particulières. Nous retrouvons le trait filaire, grâce à une illustration symbolique liée à la biographie de la personnalité. Des personnages se retrouvent ainsi disséminés dans le quartier.
Une suite est-elle prévue ?
Des passages piétons devraient être prochainement créés au sein de la zone 30, grâce à des pochoirs. Tout en gardant leur utilité première, les traditionnelles bandes blanches seront détournées, avec de nouveaux personnages, les déployant tels des rideaux…
LA DÉMARCHE ARTISTIQUE
Au sein de la ZAC Villeurbanne la Soie, la ville de Villeurbanne et la Métropole de Lyon ont souhaité accompagner le développement urbain par une démarche culturelle & artistique. Associant des projets artistiques éphémères (à l’image des interventions de Vincent Brocaire sur les palissades chantier) et des Å“uvres pérennes, elle donne une identité forte et singulière pour ce nouveau quartier. Â
La démarche a trouvé le soutien des opérateurs privés de la ZAC : Altaréa Cogedim, Est Métropole Habitat et le Groupe Cardinal, participent en tant que mécènes au déploiement artistique aux côtés des collectivités.
Au fil des interventions, un cheminement poétique se dessine, portant un regard sensible sur ce territoire en transformation… Zoom sur les deux Å“uvres installées dans l’espace public :Â
- Sur l’esplanade Miriam Makeba qui accueille commerces et restaurants, différentes structures en bois en forme de vagues apparaissent au sein des espaces végétalisés, notamment le long du tramway T3, et se dématérialisent sur les espaces minéralisés. Baptisée « les Serpencils », cette œuvre a été réalisée 2019-2020 par l’artiste Johann le Guillerm.
« L’esplanade Miriam-Makeba, lieu de vie et de rencontres pour le quartier, dispose d’une situation où flux et énergies se croisent, s’entremêlent, s’observent. Les structures en bois créent une douce perturbation du regard dans un aménagement où le minéral est prépondérant. Elles attirent l’attention, suscitent l’attraction. »  Johann le Guillerm
- Plus au nord, le parc Jorge Semprun (vaste espace vert de 5000 m2) accueille depuis 2019 les colonnes de l’artiste Elsa Tomkowiak. L’œuvre appelée « Out Albedo 0.34 » se compose de 10 totems colorés et ludiques, longeant l’allée principale du parc. Un écho à la modification en cours de l’albédo terrestre.
« L’albédo est le pouvoir réfléchissant d’une surface. Le noir absorbe la lumière mais aussi la chaleur quand le blanc la réfléchit. La fonte des glaces ou la variation de l‘occupation des sols, comme la déforestation, entraîne aujourd’hui une modification de l’albédo terrestre, et donc influence le climat. » Elsa Tomkowiak